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ART THERAPIE : AIKIDO ET AUTISME

 

ASSOCIATION « PRENDRE TON ENVOL » : Autisme et art thérapie - l'Aïkido : un art martial pour dépasser un handicap.

 

En collaboration avec l'association "prendre ton envol", l'Ecole Européenne d'Aikido Traditionnel va élaborer une activité permettant à des autistes (enfants, adolescents, adultes), à leurs accompagnants et thérapeutes, de découvrir tout ce que peut apporter la pratique d'un art martial traditionnel tel que l'aikido. 

 

Présentation de l'association :

Une trentaine de familles se rend dans le local de l’association « Prendre ton envol » présidée par Sandrine Humbert. L’objectif est de pouvoir les aider et les accompagner dans la prise en charge du handicap. Photo D.H.

 

Mère d’un enfant autiste de quatre ans, Sandrine Humbert est la présidente de Prendre ton envol. Son association vient en aide aux personnes handicapées, parmi lesquelles celles atteintes du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme.

 

Comment se manifeste le syndrome d’Asperger ?

« Des difficultés dans les relations sociales, une hypersensibilité ou hyposensibilité au niveau des sens et des émotions. Ceux qui ont ce trouble cognitif éprouvent énormément d’angoisses liées à des difficultés d’adaptation à leur environnement, ce qui les épuise. Ils ont alors besoin d’être seuls pour se restaurer. Ils ont des capacités intellectuelles élevées (mathématiques, musique…). Côté personnalité, les personnes atteintes par ce syndrome sont sincères, croient tout ce qu’on dit.

Les Asperger ne sont pas des extraterrestres. Ce syndrome invisible est classé comme un handicap parce que le monde n’est pas adapté à ce fonctionnement différent. »

 

Une série télévisée comme Good Doctor, avec un médecin atteint du syndrome d’Asperger, est-ce une bonne chose ?

« Oui et non. La série explique les incompréhensions des Asperger dans les relations sociales, leur besoin de repères. Mais le personnage est caricatural. Les traits sont grossis. Il n’est représentatif que d’un profil d’Asperger. »

 

Que cherchez-vous à faire grâce à votre association ?

« Les familles touchées par ce handicap peuvent attendre longtemps pour avoir accès à un diagnostic, elles souffrent. Une trentaine de familles transite par ici. Parfois, ce sont des adultes qui découvrent qu’ils sont porteurs de ce syndrome. Nous voulons que notre local soit un espace d’accueil, d’accompagnement et d’écoute pour les autistes, mais aussi pour les personnes qui traversent des moments difficiles (handicap physique, souffrances liées à un décès). Nous accueillons des enfants et des adultes porteurs d’un handicap, dont l’autisme. On veut de la mixité. »

 

Dans quels domaines intervenez-vous ?

« Premièrement, dans l’accompagnement psychothérapeutique. Il y a aussi de l’information et de la formation autour de l’autisme, par exemple auprès des futurs professeurs. Ils sont démunis. Enfin, nous allons mettre en avant des actions culturelles, des pratiques artistiques (arts graphiques, musique, danse). Notre centre de médiation artistique sera inauguré le 14 décembre. Il y sera présenté une exposition des travaux (photos, sculptures, peinture) réalisés par les enfants et adultes venus travailler dans l’atelier. Il y aura aussi une journée portes ouvertes le 15 décembre. »

 

Sandrine Humbert est plasticienne et art-thérapeute. Au quotidien, la Spinalienne anime des ateliers thérapeutique, individuels et collectifs, sur tout le département des Vosges ainsi que dans son cabinet situé à Dogneville.

Dans son métier, elle est amenée à travailler en grande partie avec des personnes porteuses d’autisme. « Par le biais de la rencontre humaine, j’accompagne des personnes avec des difficultés de communication sur le chemin de la création artistique et de l’expression sensorielle. En jouant avec la couleur, le son, la texture, le mouvement… Le but est qu’elles puissent accéder à des moments de grande plénitude, d’aller à leur propre rencontre et d’accéder momentanément à l’autonomie » explique Sandrine Humbert, qui planche actuellement avec 6 résidents de la Maison du XXIe siècle à Saint-Dié-des-Vosges sur un projet d’exposition.

« Sans sujet de départ ni guidance, un travail artistique est né d’après leur façon d’entrer en communication avec moi. Mon rôle est similaire à celui d’un chef d’orchestre, car je les accompagne avant tout dans leur processus créatif. Les personnes autistes ont la faculté de visualiser l’invisible. Ils le font avec beaucoup d’authenticité, de sincérité et de simplicité. »

 

C'est dans cette démarche, où l'art pictural peut rejoindre l'art martial, que notre école va travailler à la découverte des chemins de traverse qui pourront apporter de nombreuses ressources permettant à des personnes en situation d’autisme de dépasser leur handicap pour en faire une force.

 

Dans le Japon traditionnel, des liens forts entre la Calligraphie et la pratique des arts martiaux ont été établis par les maîtres de ces arts, là où la précision du geste rejoint l’énergie des mouvements.

 

Dans ses dimensions corporelles et ses concepts fondamentaux liés à l’attitude, la présence, la concentration,la respiration, la non resistance, la prise de conscience des énergies de l’environnement, le sens des distances, l’évaluation de ses capacités et de celles d’autrui ... l’aïkido doit pouvoir établir une communication singulière particuliérement adaptée aux ressources souvent extra-ordinaires que dissimule l’autisme.

 

Là où le geste pictural rend sensible une réalité cachée, le geste martial peut révéler des ressources insoupçonnées qui permettent de mieux vivre le monde et ses alter egos.