cercle rotation
Extrait du traité didactique d'aïkido traditionnel d'Alain Peyrache)
L' analyse de l'idéogramme montre comme pour kokyu 2 aspects : "le caractère Ten qui veut dire la roue ou l'idée de cercle". Comme nous l'avons défini, le cercle représente le yang céleste, l'aspect qualitatif.
L'aspect yin concret est traduit parle terme Kan :échanger des coups c'est le niveau le plus manifesté, le plus concret ; on peut en mesurer la force, le sens, la direction, l'intensité, les caractéristiques relèvent des notions de notre physique. En général, un coup est donné selon une ligne ou un plan droit (nous retrouvons notre carré El), ce qui est mesurable et quantifiable, un aspect yin et un aspect yang sont donc représentés. Ce sont les habituels contraires complémentaires de la philosophie extrême orientale, Omoté Ura pour les Aikidokas.
Pour nous, aïkidokas, le terme tenkan traduit une idée de rotation ou de pivot où tori entraîne son Aité dans un mouvement circulaire.
En fait ce n'est qu'un aspect primaire de tenkan et souvent une source d'erreurs car notre pratiquant focalisé sur la notion de tourner, oublie d'autres bases telles que le maai, être centré, la notion de vide, prendre le centre etc ... en fait, là réside la difficulté de l'expliquer dans un livre, tout est imbriqué, la pensée orientale étant synthétique et non pas analytique. Tenkan fait partie d'un tout et n'est que la corrolaire ou la projection de la connaissance plus ou moins grande de ce tout.
Disséquer, donc faire abstraction des autres bases aboutit à ce que l'on voit sur les tatamis : tori s'affaiblit en cours de' mouvement et, au lieu d'être le centre du mouvement, il est son satellite. En fait, il se retrouve à l'opposé de ce qu'il cherche. Nous voyons peu de pratiquants, même très haut gradés, maîtriser parfaitement leur tenkan 1 Leur efficacité relative provient exclusivement de la dynamique de la technique et de l'anticipation Ju No Geiko. Un adversaire en mouvement est très facilement déséquilibré, car la marche n'est en fait qu'une succession de déséquilibres rattrapés.
La conception superficielle de tenkan, son abstraction des autres bases entretiennent la dualité et l'erreur.
Comment l'expliquer ? Par écrit ? avec des photos ? mais les photos traduisent le plan, et il nous manque la troisième dimension. Irimi, c'est la prise du centre du mouvement.
C'est obliger l'adversaire par l'extension de notre ki à s'éloigner du centre. Tenkan c'est, devant un adversaire trop puissant, se placer au centre et le laisser à la périphérie. Dans les deux cas, le centre de l'adversaire ne trouve que le vide, soit parce qu'il a été écarté du centre du mouvement (Irimi), soit parce qu'il est pris dans un mouvement circulaire dont il parcourt malgré lui le périmètre.
Ces notions de tenkan et d'irimi, comme on le voit, débouchent sur ce que les pratiquants appellent OMOTE-URA.